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de
les posséder, que de celui de les rendre utiles aux Artistes, aux Gens de
Lettres, &, par leur moyen, à tout le monde en général,
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trop
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(***)
Texto restante a introduzir quando preparado.
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E |
Étrusques,
des Grecques & des Romains ; les efforts réunis que tant de gens très
habiles firent en cette occasion, n’aboutirent qu’à mieux faire connaître
quelles difficultés eurent à surmonter du premier système d’Architecture, &
quelle intelligence suppose une invention si simple en apparence, mais qui a
tellement rempli l’objet de l’Art, que l’on n’a jamais pu rien imaginer
d’essentiel à mettre à sa place, ou même à y ajouter.
Que
si quelques-uns peu instruits des ressources de l’Architecture, ou faute d’avoir
mesuré leurs forces, ont essayé de toucher à la méthode des Anciens, ils font
tombés dans un goût bizarre, qui détruisant les Règles & les Principes pris
dans la nature& confirmés par une longue expérience, a mis des inventions
ridicules ou futiles à la place du simple, du beau & du sublime. Ce n’est
donc pas sans raison que nous regardons comme Législateur de l’Art le peuple
chez qui Y Architecture a pris naissance ; car il est celui qui a donné à
tous les autres les modèles qu’ils ont copiés, & dont on ne peut s’écarter.
En effet les fondements de l’Architecture étant les mêmes pour tous les
différents ordres ([1]),
l’Artiste qui sut les découvrir, ouvrit pour ainsi dire la Carrière à tous ceux
qui l’ont suivi, & quelques brillantes que soient d’ailleurs les découvertes
faites après la sienne, comme elles ne furent que des modifications du système
dont il avait posé les principes, elles ne doivent en être confidérées que comme
des conféquences. […]
(***)
Texto restante a introduzir quando preparado.
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paroi
(***)
Nous
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Explication
Le
Cela
Nous
Quoi
Malgré
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PLANCHE
V.
Des
trois figures qui composent ce petit tableau, celle qui parait assise pourrait
représenter Volumnie mère de Coriolan. Hérsilie sa belle fille est à côté
d’elle, & Valérie sœur de l’Illustre Valerius Publicola semble introduite
par Hérfilie. Valérie soutient le derrière de sa robe, ce qui lui donne un air
de Majesté convenable à l’emploi dont elle s’est chargée ; le bras
suppliant qu’elle avance, sa main qui est dans un mouvement de pronation, de
même que sa tête qui est inclinée vers Volumnie qu’elle regarde d’un air grave,
mais rempli d’intérêt, semblant lui dire, c’est (*[2])
Volumnie, pour la République, c’est pour vos Dieux Domestiques, c’est pour le
salut de Rome qui vous a donné naissance, que je viens vous demander de fléchir
votre fils déjà campé à la vue de nos murs, & qui à la tête des Volsques
qu’il enhardit contre nous, s’est refusé aux supplications du Peuple, du Sénat,
& des Pontifes. Son genou qui se plie montre qu’elle est incertaine du
succès qu’aura sa demande, & dans les traits de son visage on voit autant
que le permet la petitesse d’un tel profil, la noblesse des motifs qui
l’animent, & une forte d’espérance qui n’est pas sans crainte de ne pas
obtenir ce qu’elle souhaite. Hersilie immobile appuyé sa demande des yeux, &
dans son action qui est très peu composée elle paraît souffrir de l’agitation
dans laquelle est plongée Volumnie. Celle-ci après avoir entendu les raisons
qu’on lui vient d’alléguer, dans un mouvement de tendresse & pour sa patrie
& pour son fils, jette les bras en avant, & semble dire par l’action de
ses mains, et pourtant ils l’ont contraint à se déclarer l’ennemi de cette
Ville, dont il était le soutien ! Cependant sa jambe qui se retire sous
elle montre le dessein où elle est de se lever, & d’aller trouver Coriolan.
Rien n’est plus simple que la composition de ce petit dessein, mais rien n’est
plus éloquent. Les mouvemens en sont nobles, les têtes pleines de caractère, les
attitudes répondent parfaitement à la pensée, & les actions aux fentimens.
La main & le coude d’ Hersilie se voient sous la draperie qui les couvre,
ainsi que le bras de Valérie. Quoique tout cela n’ait coûté que quatre traits au
Peintre qui l’a fait, on trouvera cependant peu de figures qui ayant autant de
graces que celle de Volumnie. Je ne ferai point de remarques fur la forme de la
chaife, fur celle des coiffures, & sur les vétemens, mais j’observerai que
la sorte d’ornement qui est sous les pieds de ces femmes, me semble représenter
un de ces pavés que les anciens faisaient en mettant des briques de champ, &
qui à cause de leur forme qui ressemble à 1’épine du dos d’un poisson, sont
appelées Spina di pesce par les Italiens. Ce qui indique peut-être que c’est
dans sa maison que les Dames Romaines vinrent chercher Volumnie. J’ose croire
que les amateurs, & ceux qui connaissent les fondements de l’art, ne
trouveront pas ce petit morceau indigne de Raphaël même ([3]46) ;
& pour se convaincre qu´il y en a dans ce recueil que ce grand homme se
serait fait un plaisir d’étudier, on peut jeter un coup d’œil sur la dernière
planche de ce Volume, dont on trouvera l’explication dans le second. Ce dernier
dessein, nous paraît être par rapport à celui que nous venons d’expliquer, comme
celui-ci est au premier : ainsi dans ces trois morceaux, on voit l’enfance,
la perfection, & le sublime de l’art. Nous montrerons dans la suite d’autres
peintures qui rempliront les espaces compris entre ces trois temps, non
seulement chez les Grecs, mais encore chez les Étrusques & chez les
Romains : car tel est le prix de la Collection singulière que nous donnons
au public, que de toutes celles que l’on peut faire, sois en marbre, en bronze,
en médailles, ou en pierres gravées, celle-ci peut seule indiquer les progrès
successifs de la peinture & du dessein ;& comme dans une Galerie de
tableaux, on cherche à rassembler ceux des maîtres qui ont travaillé depuis le
Cimabué, André Tassi, Gaddo Gaddi, le Margaritone& le Ghiotto jufqu’à nos
jours ; ainfi dans ce recueil on peut réunir les styles de tous les temps
de l’art des anciens ; ce n’est donc pas sans raison que nous avons dit
ailleurs que notre Collection est également capable de completter les
Porte-feuilles bien entendus d’estampes & de desseins, ou de meubler d’une
manière non moins agréable qu’utile & instructive, le Cabinet d’un curieux
& d’un homme de goût ; puisque c’est par elle qu’il peut voir, comme
dans une sorte de Carte Géographique, toute la marche, & compter pour ainsi
dire, tous les pas de l’industrie humaine dans le plus agréable des arts qu’elle
ait inventé : lorsque nous entreprimes ce grand ouvrage, nous n’avions pas
fait attention à cet avantage que nous pouvions lui procurer & auquel
personne n’avoua encore pensé ; mais lorsque nous eûmes aperçu de quelle
importance il pouvait être, & quel profit les Arts pour lesquels nous
travaillons en pouvaient tirer, nous résolûmes d’augmenter notre recueil :
les deux volumes qui dévoient le composer en devinrent quatre, & chacun
étant double de ce qu’il avoit été projette au commencement de l’entreprise,
l’ouvrage entier se trouva vers sa fin, huit fois plus considérable que celui
que nous avions eu en vue de publier. On peut bien juger qu’une telle
augmentation n’a pu se faire, sans causer un notable changement à notre plan,
qui dans son origine était de donner les deux volumes à la fois ; dans le
premier on eut trouvé toutes les dissertations annoncées dans la préface, le
second avec les planches, en devait contenir les explications qui rendaient le
livre complet ; c’est pour répondre à l’attente du public & aux
espérances de nos souscripteurs, que nous leur donnons maintenant ce premier
Volume. Si nous n’y eussions mis que les dissertations sans les planches, ils
eussent été en droit de se plaindre, mais comme nous ne pouvons donner les
planches & leurs explications en même temps, sans augmenter excessivement la
grosseur de ce premier Tome, nous avons été contraints de chercher autant qu’il
étoit possible à garder un jufte milieu entre ces deux inconvéniens : c´est
donc pour tenir cette balance & pour contenter en même temps ceux qui
désirent avoir une idée précise de notre livre, que nous avons pris le parti
d’en distribuer les dissertations dans les deux premiers Volumes, & de
placer dans le celuici la moitié des planches qui feraient entrées dans le
fécond, dans lequel on trouvera les explications que nous n’avons pu donner
jusqu a préfent. Celles que nous avons faites de deux Vases feulement, donneront
une idée de la manière dont les autres feront écrites. On dira peut-être que
c’est avoir préféré le mal au pis, mais que faire quand on n’a pas la liberté de
choisir entre le bien & le mieux ! Cela posé nous prions nos lefteurs
de considérer que n’ayant encore rien écrit sur la peinture& l’art de faire
des Vases, nous n’avons pu nous étendre que trés-peu sur la premiere, dans nos
Explications & nous & nous n’avons rien dit de la forme des Vases dont
nous avons parlé.
Tout
cela se retrouvera dans la suite. Nous terminerons ce Volume en avertissant le
Public que ce n’est pas à nous qu’il doit la découverte de la manière dont ces
planches font imprimées, mais à Mr. Jofeph Bracci Artiste aussi ingénieux
qu’habile en son Art ; c´est aussi à lui que l’on est redevable de la règle
que l’on expliquera dans la suite, & qui indique le moyen de faire tous les
vases possibles sur une forme donnée, fans en changer le système ; de sorte
qu’a l’aide de cette formule, de chacune des deux cents formes que nous ferons
voir, on peut tirer des sériés qui les multiplient à l’infini, fans qu’aucune de
celles qu’elles donneront foit semblable à l’autre.
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EXPLICATION
DES VINGT TROIS PLANCHES
Qui
composent les Titres, Vignettes & Lettres de ce Premier
Tome.
PLANCHES
I. & II.
Ces
deux Titres sont coloriés comme les fonds des Vases que l’on décrit dans cet
ouvrage ; les ornements qui les entourent sont pris des Vases mêmes, &
les armes de l’Illustre Maison d’Hamilton placées dans le Fleuron, font allusion
à la personne qui a bien voulu nous prêter la collection que nous donnons au
Public.
PLANCHE
III.
Sur
une Brique que ses ornements font reconnaître pour Étrusque, on a gravé une
inscription qui met cet ouvrage sous la protection de Sa Majesté Britannique,
dont un Laurier vient couronner le nom. Les Rochers qui forment le fond de cette
Planche représentent les Apennins dans lesquels est située l’Etrurie ; au
bord du Clanis Y un de ses fleuves, on a gravé un Vase qui marque le sujet de ce
Livre. Un fragment d’entablement Toscan indique l’une des principales
découvertes des Étrusques, Peuples autrefois célèbres par leurs forces, &
par leur goût pour les Arts : Les Faisceaux Symboles de la Puissance
souveraine furent inventés par eux,& ceux que l’on a mis ici font entourés
de Lauriers, félon que le pratiquaient les Généraux Romains après quelques
Victoires signalées, ou dans les Jours de leur Triomphe.
PLANCHE
IV. V. VI. VI.
A
la tête de cette Préface où l’on annonce un ouvrage fur les arts des Anciens, on
a mis fur la vignette qui précède la traduction des tables Pugillaires & les
autres instruments dont on se servait pour écrire fur la cire dont ces tables
étaient enduites. La Lampe de même que le Candélabre qu’on voit ici, & qui a
la forme d’une Tige de Rofeau, appartiennent au cabinet que nous décrivons, nous
en parlons dans le Chapitre III. Le Vase placé fur le devant servait à mettre
l’huile dans les lampes, & le morceau de mur fur lequel il y a un ornement
Étrusque, est tiré des Grottes de Clufium aujourd’hui Chiufi. Sur la Vignette
qui est en tête du François, nous avons fait dessiner les Volumes des Anciens,
la forme des boîtes dans lesquelles ils les renfermaient, de même que celle des
écritoires & des plumes en usage parmi eux. Le Vase mis en avant fait
allusion au sujet de cet ouvrage. C’est ainsi que dans la lettre Anglaise, le
lion est allusif à la Toscane qu’il repréfente, & les armes qu’il foutient
font relatives aux premières lignes de cette Préface. Quant à la lettre
« C » sur laquelle on a posé les bossages de l’ordre Toscan, elle
embrasse un autel de faisceaux Étrusques, que nous avons fait copier d’après un
monument original qui est au voisinage de Naples.
PLANCHE
VIII & IX.
Dans
les deux finales qui terminent la préface, on voit une collection d’armes dont
les différents morceaux appartiennent à Mr. Hamilton, des trois Enseignes
légionnaires dont il est possesseur, l’une qui représente un Sanglier a été
trouvée à Volterre ; pour l’Aigle elle a été découverte sur la sommité du
Grand S. Bernard, avec les deux inscriptions que l’on a placées ici. La plus
considérable est passée entre les mains de S. A. S. Monseigneur le Prince
Héréditaire de Brunfvick. La voici sans abréviations
FELICIO
ET. TERENTIA. PRISCA MILES GREGARIVS EX LEGIONE XIIII GEMINA POENINO VOTVM
SOLVIT LVBENS MERITVM.
Cette
inscription est très remarquable, en ce quelle nous laisse entrevoir que les
Soldats Romains du temps où elle a été faite, conduisent leurs femmes avec
eux ; que l’on leur donnoit des congés pour repairer en Italie ; que
le Felicio dont il s’agit, était un Soldat du troisième rang de la quatorzième
légion, qu’on appelait Gemina ;& qu’enfin le nom de Jupiter Pœnin
s’écrivait avec la diphtongue (E. Comme le prétendait Cœlius réfuté par Tite
Live, qui écrit ce nom avec un E simple, ne voulant pas, comme c’était l’opinion
de plusieurs, que cette partie des Alpes & le Jupiter Pœnin lui même ayant
pris leurs noms des Cartaginois, & que ce fut à cause d’eux quelles
portaient le nom d’Alples Poenines (47).
PLANCHE
X. XI. XII. XIII.
La
première de ces deux vignettes représente une des Tables Eugubiennes dont il est
parlé dans ce Chapitre, & la féconde contient des inscriptions Étrusques
trouvées dans le mur de Pefti, Y intérieur d’un de ses édifices dont nous
parlons dans le Chapitre suivant, se voit derrière la lettre « L »,
& fur le Champ de la lettre « T » on à représente les aqueducs
Claudiens qui sont d’ordre Toscan.
PLANCHE
XIV. XV. XVI. XVII.
On
a placé fur deux Tifferae* les Titres de ce chapitre, le candélabre qui est fur
la première représente un bâton d’épine, & peut servir à faire entendre ce
que nous disons dans la première Section de ce même chapitre. Quant à la lettre
« O » elle couvre un monument antique qui est à Albano. L’intérieur du
« D » montre l´arène d’un amphithéâtre, parce que les Étrusques
inventèrent, à ce qu’on prétend, les Combats de Gladiateurs.
PLANCHE
XVIII. XIX. XX.
Sur
ces deux Vignettes on a prétendu montrer les commencements des arts ; un
simple contour tracé sur un mur indique les premiers essais de la
peinture ; des poutres des Dioscures, des Cyppes & du Terme sortit la
Statue. Et comme on écrivit sur le flanc ce quelle représentait, on fait voir
ici une figure Étrusque avec une inscription sur la jambe & la cuisse ;
un arbre donna lieu à la Colonne que l’architecture employa dans la fuite ;
de même que des œufs d’Autruche, des fruits de Cocos, des Outres ou des Cornes
d’animaux furent les premiers vases dont les hommes se servirent, c’est la
raison pour laquelle on les a placés ici : Dans la planche de
l’« N » on a dessiné un temple que l’on voit à Orta y & dans le
« B », ceux de Jupiter fulminant &. de la concorde qui sont à Rome
au pied du Capitole.
PLANCHE
XXII. & XXIII.
Les
deux finales qui terminent ce Volume, contiennent différents morceaux pris du
Cabinet de Mr. Hamilton ; ces 23. Planches unies aux 107 qui suivent, font
le nombre de 130 à la place de 117 promises à nos souscripteurs, le Reste de
l’ouvrage pèsera également leur attente.
(***)
Texto restante a introduzir quando preparado.
[1] Les ordres ne font que les moyens d'exécution qu'employé l'Architeaure, & dans le fond il ne peut y en avoir que trois , qui tous ensemble expriment les divers dégrés de richefle dont elle eft fufceptibile ; & comme rien ne peut être plus riche que ce qui 1'eft au superlatif , & ne peut l'être moins que ce qui l'eft au positif , aucun ordre ne peut mériter ce nom, s'il passe ou 1' un ou l'autre de ces deux termes . Car tout ce que l’on seroit de plus seroit de trop , &
ce que l’on mettroit de moins ne feroit pas assz; quant aux terme
de comparaison que l’on peut placer entre la plus grande & la moindre richesse qui convienne à l’Archiceélure , ils ne rendent tous que l’idée d’une chofe moins riche que celle qui l’eft le plus & plus riche que celle qui l’efl: le moins ; cette réflexion que nous devons à M. LE MARQUIS GALLIANI , connu par son excellente traduésion de Vitruve, est assurément très-propre à Amplifier les idées que l’on a des ordres, & à guider dans le choix que l’on peut faire de leurs membres , pour rémplir l’objet que l’Archîtecle se propose ; c’est beaucoup dans les Arts d’avoir des idées claires de ce qu’on doit faire ; & des moyens que l’Art fournit pour exécuter ; j’ai entendu des gens très-capables se plaindre de l’abondance des méthodes & de la difette des principes en Architeéhtre ; ce seroit cependant ces principes qui seuls pourroient mettre à portée de juger de la valeur de différentes méthodes , puisque ce n’ect que sur eux qu’elles peuvent être fondées ; & nous aurions grande obligation au Traduefteur de Vitruve, s’il vouloir nous éclaircis cette matière importinte, que personne n’a plus étudié & n’entudié pieux que lui.
[2] Je me suis servi des noms employés par Plutarque, cependant il est bon de remarquer que Tite Live & Denys d’Halicarnaflè donnent le nom de Vetune à la mère de Coriolan, & appellent fa femme Volumnie ; ce qui est indifférent pour ce que j’ai a dire ici.
[3]
(46) Voici ce
qu´en pense le judicieux auteur de l’« histoire de l´art chez les
anciens » Pag. 229:
Tels font les dessins que l’on trouve fur ces Vases
qu’ils pourraient être placés parmi les plus belles compositions de Raphaël. Il
est
encore à remarquer qu il n’y a pas deux Vases dont les
Figures soient tout à fait semblables. J’en ai vu plusieurs centaines ;
chacun a une représentation particulière. Un connaisseur qui sait juger de
1’élégance d’un dessein, & apprécier les compositions de main de maître,
& qui de plus fait comment l’on couche les couleurs sur les Ouvrages de
terre cuite, trouvera dans la délicatesse & le fini de la peinture de ces
Vases, une excellente preuve de la grande habileté des Artistes qui les ont
peints. Il n’est point de dessein plus difficile à
exécuter.
Vases n’ont point été peints d’une autre manière que
ceux de nos potiers, ou autrement que notre faïence commune, sur laquelle on
couche la couleur bleue lorsqu’elle a été grillée, comme l’on dit. Cette espèce
de peinture exige beaucoup de vitesse : car toute terre cuite attire
l’humidité des couleurs, comme un terrain sec & altéré boit la rosée. Si
donc les contours ne se font pas avec une très grande hâte & d’un seul trait
rapide, la couleur ne prend point, vu que le pinceau le trouve d’abord desséché,
& la couleur brûlée ou épuisée de l’humide qui la détrempe. Cependant on ne
voit point de lignes interrompues & reprise de nouveau sur ces Vases. Il
faut donc que le contour d’une Figure ait été fait d’un seul trait interrompu,
ce qui doit être regardé comme un prodige de perfection dans ces desseins. Il
faut considérer de plus qu’il n’y a pas moyen de faire aucune sorte de
changement ni de correction à ces Ouvrages : les contours doivent
nécessairement rester tels qu’ils ont été dessinés d’abord : nouvelle
circonstance qui exige une main très sûre. Les insectes les plus petits &
les plus vils en apparence font le chef-d’œuvre de la Nature. Les vases de terre
peints font de même la merveille de l’Art des Anciens. Des têtes &
quelquefois des Figures entières esquissées d’un seul trait de plume dans les
premières études de Raphaël, décèlent aux yeux du connaisseur la main d’un grand
Maître, autant ou plus que les tableaux les plus achevés. Ainsi l’assurance
& l’habileté de la main des anciens Artistes éclatent plus dans le travail
de ces Vases, que dans l´exécution de leurs autres Ouvrages. Une collection de
ces sortes de Vases est un trésor de desseins.